5 Commentaires
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Avatar de dimitri moliavko-visotzky

Merci pour cet article ô combien intéressant et juste. J'ai aussi éclater de rire é l'écoute de cet être très bizarre:Sebastian Dieguez. Il ne faut pas avoir peur du ridicule. Un enfant de cinq ans ne comprendrait pas ce qu'il dit. Pensons au "Je pense donc je suis" de notre ami Descartes.

Et que penser du "comme une identification de la désinformation instantanée par intelligence artificielle"? Cela voudrait dire que l'IA pense par elle-même et ce serait oublié qu'elle est nourrie par l'homme. Ici encore, si l'intelligence est artificielle c'est qu'elle n'a rien à voir avec l'intelligence réelle. C'est un autre débat.

Merci encore pour cet espace intelligent.

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Avatar de Le moine nu

Bonjour,

Merci pour cette réponse très bien rédigée à ce pauvre monsieur – que je ne connaissais pas – qui a l'air tout inquiet.

La première pensée qui m'est venue en entendant sa lumineuse déclaration est : "Tiens, pourquoi ne pas supprimer les référendums et autres initiatives ou toute votation et élection, puisque nous ne pouvons faire nos propres recherches, ni penser par nous-mêmes ?"

Dans le fond, cela doit être son projet à ce "sclérosé de l'existence". Du coup, c'est rassurant, car ce genre de bonhomme mi kapo mi sociopathe sent que la dystopie dont il rêve est en train de se casser la gueule. Ne lâchons rien!

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Avatar de Mani Ravsadhur

Tout ceci est vrai, et la déclaration de cette personne est grotesque. Mais il faut aussi rappeler qu'on peut tout à fait « penser par soi-même » et avoir tort sur toute la ligne. C'est même de très loin l'option la plus fréquente.

Parmi les principaux problèmes liés au complotisme, il y a le fait que beaucoup de gens pensent qu'il suffit de « penser par soi-même » (ou croire penser par soi-même) pour avoir raison. On voit même souvent des gens déployer des trésors de raffinement dans la pensée pour raconter, au final, n'importe quoi : c'est par exemple le cas des platistes, qui d'une part raisonnent à partir d'une prémisse fausse, et d'autre part commettent l'erreur (très fréquente) de vouloir à tout prix défendre un postulat érigé en dogme, quitte à écarter tout ce qui ne confirme pas le dogme.

Autre petit détail qu'on omet bien trop souvent : aujourd'hui, beaucoup parmi ceux qui croient « penser par eux-mêmes » ne font que répéter des choses lues sur les réseaux sociaux et qui leur paraissent vraies sur le seul mérite d'aller à contre-courant du discours dominant. Nous sommes à une époque où une partie de la population part du principe que le discours dominant est faux simplement parce qu'il est dominant. Nous sommes quand même très très loin de l'esprit des Lumières...

Oui, les déclarations de ce scientifiques sont, au mieux extrêmement maladroits, mais plutôt que de remettre en question par principe le discours scientifique ou de le défendre verbatim, bec et ongles, parce que c'est la science et donc la vérité, on peut simplement partir d'une position intermédiaire en estimant que la science est un processus qui s'appuie sur un grand nombre de données – beaucoup plus de données qu'il est à la portée du premier quidam venu de recueillir et d'analyser.

Cela ne signifie pas que la science a raison systématiquement, ne serait-ce que parce qu'il s'agit d'un PROCESSUS, et non d'un produit fini. Les certitudes scientifiques sont simplement des faits qui n'ont jamais été invalidés et qu'il n'y a plus de raisons d'invalider : la Terre est ronde, elle tourne autour du soleil, etc.

Par définition, le discours autour du Covid ne pouvait pas relever de la vérité scientifique puisqu'on n'en était, au mieux, qu'à mi-parcours du processus scientifique (on connaissait déjà les coronavirus en général, mais pas celui-ci en particulier). Cela signifie effectivement qu'il n'était pas possible de croire sur parole les experts désignés – mais comment peut-on partir de ce constat pour en conclure qu'on pouvait, au contraire, croire sur parole ceux qui contredisaient les experts ? Voilà un usage de la raison qui me semble bien inabouti.

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Avatar de Resilients.TV

Votre réflexion me convient parfaitement sur le fond, et notamment sur les limites du "penser par soi-même", en tout cas tel que vous le définissez. L'exemple du Covid me semble en revanche mal présenté: le problème ici n'était justement pas le manque d'informations. Au contraire, les plans pandémiques, rapports de l'OMS et méta-analyses disponibles avant l'arrivée du virus auraient du conduire, par exemple, à ne pas confiner, fermer les écoles, rendre les masques obligatoires, et le manque d'information sur la capacité des vaccins à prévenir la transmission aurait dû conduire à ne pas vacciner les personnes qui n'étaient pas à risque. Ce n'est pas un "on manquait d'informations", mais bien un "on n'a absolument pas tenu compte des informations existantes". C'est bien là le problème. Et ceux qui ont pensé par eux-mêmes se sont très souvent bornés à écouter la voix de très grands experts (Tom Jefferson, John Ioannidis, etc.) qui contredisaient les "experts" de la TV comme Didier Pittet en Suisse et Martin Blachier en France. "Penser par soi-même", c'était le plus souvent, simplement s'accorder le droit d'écouter les voix d'experts renommés qui n'étaient pas écoutés par les médias et les autorités.

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Avatar de Martine

Partagé via VK_Martine BRISON

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